La ville d’Iquitos est très touristique, avec beaucoup de gringos. Choc. C’est comme une île au milieu de l’océan. Ici tout est cher, car le coût de transport est élevé pour acheminer jusque là-bas. Les rabatteurs touristiques nous harcèlent, en proposant services de guide, tours, et ayahuasca. La cérémonie sacrée de l’Ayahuasca, réalisé par les peuples indigènes de l’Amazonie, attire mon attention depuis plusieurs mois. Mais je ne veux pas vivre cette expérience comme partie d’un business mais plutôt comme un partage d’une connaissance ancestrale traditionnelle. J’attendrai, car Iquitos n’est pas le bon endroit pour cette expérience authentique sans beaucoup de préparation. Une bonne tourista me clouera quelques jours. Juste le temps de visiter la lagune Quistococha avec les amis, avant de se séparer. J’ai hâte de retrouver les routes de campagne et d’enfourcher mon vélo! Seconde partie du voyage, je rejoins en 3 jours la triple frontière entre Pérou, Colombie et Brésil, toujours en bateau. Comme c’est la saison des pluies, de « agua cresciente« , tout est inondé, les villages compris. Les maisons en bois paraissent flotter, reliées entre elles par un dédale de passerelles en bois.
Dans les villages, des pontons sont installés pour circuler un peu au sec. Après x arrêts, le bateau arrive enfin à destination. Avec ma bicyclette et mes sacoches, je suis l’attraction. Faut dire qu’il ne doit pas y avoir beaucoup de cyclotouristes qui passe par ici! C’est le parcours du combattant pour rejoindre la police, puis le poste d’immigration, avant d’arriver sur la terre ferme. Bem-vindos! Premiers pas à Tabatinga, Brésil, 15ème pays visité. Bien que le portugais soit très similaire à l’espagnol et que je sois en train de l’apprendre, ça me parait compliqué après plus d’un an de castillan.
Après un accueil charmant des pompiers militaires de Tabatinga avec mon amie Axelle, je passerai quelques nuits supplémentaires à l’agréable Casa del Kurupira. L’équipe a accueilli de façon positive mon projet et a souhaité me soutenir. C’est une auberge de jeunesse très propre et équipée pour les portes-monnaie de backpackers. Une bonne adresse, qui peut aussi fournir des informations touristiques et des tours à travers son agence SelvAventura.
Embarquement immédiat pour le Brésil. Direction Manaus, métropole de l’Amazonie de 2 millions d’habitants. Avant ce bain de bitume, nous voilà naviguant pendant 3 jours au milieu de l’immensité de l’Amazone. Nous sommes vraiment serrés hamac contre hamac. Une mamie n’hésitera aucune seconde à se faufiler à coups de coude entre deux hamacs déjà proches pour installer le sien! Par contre, rien à voir avec la qualité du ferry péruvien. Ici, la nourriture servie est variée et de qualité, le personnel bien aimable. Comme d’habitude, je me fais un groupe d’amis pour l’occasion. C’est relativement propre et calme, contre toute attente après la réputation fêtarde du Brésil. Arrivé à la confluence du Rio negro et de l’Amazone à l’aube de notre arrivée. Ce lieu est renommé car sur plus de 10 km, les eaux des deux fleuves ne se mélangent pas. L’eau noire acide et pauvre en nutriment du premier descend paisiblement, alors que l’eau trouble marron de l’Amazone, riche en matière organique, court. Pourtant à plus de 2000 km de l’océan atlantique, nous nous trouvons nez à nez avec des pétroliers et cargos énormes gardant l’entrée du port de Manaus. Étrange introduction à cette ville à l’histoire étonnante.