Bonito, ce haut-lieu de l’écotourisme, reconnu tant au niveau brésilien qu’international. Ce petit village du Mato Grosso do Sul a beaucoup a offrir aux quelques 250 000 visiteurs annuels. Des sources et rivières à l’eau tant tiède que transparente, une faune exubérante dont une diversité de poissons, des gouffres ou encore des grottes. La physionomie territoriale correspond à de grands espaces dédiés à l’élevage extensif de bovins, et peu d’espaces forestiers. Cependant, les fazendas ont joué depuis quelques années la carte de l’écotourisme afin de diversifier leur activité. Avec succès. Les réserves naturelles privées jouent aujourd’hui un rôle important dans la conservation de l’écosystème associé à ces sources et rivières.
Le modèle écotouristique de Bonito fait référence encore aujourd’hui. En 2014, il a été reconnu au niveau international comme meilleur exemple d’écotourisme.
L’ouverture de nouveaux sites au tourisme est largement contrôlée par l’IBAMA (seulement 25% du potentiel territorial est actuellement ouvert au marché touristique). Un ensemble d’études sont menées pendant plusieurs années par des spécialistes afin de juger de la fragilité du milieu et des impacts acceptables. L’Institut des eaux de la Bodoquena (IASB) contrôle la qualité de l’eau du sous-bassin hydrographique qui alimente les rivières. Elle perçoit une partie des droits d’entrée aux sites ouverts au public, en plus de donations. Les guides accrédités ont charge de faire respecter scrupuleusement aux touristes les règles d’accès aux sites. La charge maximale de visiteurs est scrupuleusement contrôlées : nombre de visiteurs par groupe, timing entre chaque groupe… Mais le traitement n’est pas le même pour tous les sites.
Le Rio da Prata est l’un d’entre eux. Une référence en matière d’écotourisme et de gestion environnementale. La visite la plus plébiscitée est la flottaison sur le Rio da Prata. Un aquarium naturel, tant il y a de poissons et que l’eau est transparente (et tiède). Les mesures de protection y sont strictes pour limiter les dommages sur l’habitat naturel. Par exemple, il est interdit de poser pied au fond de la rivière lorsqu’on la parcourt en flottaison, pour éviter d’arracher le substrat. Un biologiste veille au grain! De même il est interdit d’utiliser des produits solaires dans l’eau.
« Rio da Prata » est situé dans une fazenda « Cabeceira da Prata », dont 20% sont classés en Réserve naturelle privée. Depuis plusieurs années, le domaine a investit pour accueillir les visiteurs en toute sécurité, en contact avec la Nature exubérante. Elle a installé un système de collecte et de tri des déchets, de lombri-compost pour alimenter le jardin organique, une pépinière d’essences autochtones pour reforestation. Prochainement, il est prévu d’installer des panneaux solaires et de collecter l’eau de pluie. Le lieu est très bien entretenu, idéal pour une visite reposante, apprendre sur la faune et la flore è travers des panneaux didactiques. Les perroquets et les aras s’approchent pour picorer les graines dans les mangeoires disséminées sur le site, de quoi ravir les visiteurs. Les tours sont organisés avec grand professionnalisme, en toute sécurité. Un lieu idyllique. De plus, le repas servi offre une diversité de plats typiques de la gastronomie régionale : arroz carreteiro, sopa paraguaya, bife com molho pantaneiro. Et les desserts sont aussi excellents comme le doce de leite fait sur le moment en démonstration. Pas étonnant qu’il soit le tour le plus plébiscité de Bonito. J’ai personnellement passé un très agréable moment en leur compagnie!
Des améliorations possibles ? Toujours! Par exemple Responsabilité Sans Frontières recommande de promouvoir davantage la diversification de l’activité de l’exploitation (produits locaux au restaurant), l’histoire du site et sa conversion environnementale, le rôle de l’entreprise dans l’économie locale, la vision à moyen terme du lieu. Les produits touristiques d’expériences devraient y être développés davantage : par exemple montrer (et faire participer) les touristes à la traite des bovins, la fabrication du fromage
Une réflexion sur “À BONITO C’EST ÉCOTOURISME!”