INTROSPECTION DANS LES MONTAGNES DE ROCHA

Cela faisait un temps que je tournais autour du pot. Mais quand ça ne vient pas, ça ne vient pas (c’est que ça ne doit pas arriver là maintenant)! Comme toutes ces attentes, expectatives sont sources de frustrations et de déception, voire de regrets, mieux vaut laisser la chose venir seule, toute seule.

C’est un peu comme cela que je me suis retrouvé en Uruguay en train de fuir le froid polaire qui a déjà déjà atteint le nord de l’Argentine. C’est un peu raté pour la chaleur, mais je me laisse pousser par les rafales et ma curiosité vers l’intérieur des terres : les montagnes de Rocha, dans le département du sud-est uruguayen. J’ai aussi suivi plusieurs recommandations de ce lieu magique, mais pour être déçu une fois de plus? Sans prétention ni pression, je laisse guider mon cœur sur la piste terreuse en direction de la fameuse Sierra de Rocha, lieu de résidence de la Tahona, la « communauté de hippie » comme disent les voisins.

Le beau soleil qui réchauffe ma cuirasse et les pâtures fraîchement dégelées, le parfum des arbustes, les villageois qui me saluent, tout cela est de bonne augure! Je continue. La vérité, je me sens enjoué en montant là haut, je reçois de bonnes énergies. Tout d’abord, je visite le projet de la « Tierra Comunal » NaturalezArte, qui met à disposition gratuitement salles, cuisine et équipements pour le développement d’activités culturelles, artistiques et écologiques pour les adultes comme les enfants. Le tout a été construit par les mains de nombreux bénévoles locaux et étrangers, selon les principes de l’éco-construction. L’auberge des étoiles (posada de las estrellas) est entièrement construite en adobe et matériaux recyclés offre un hébergement agréable et champêtre. A quelques mètres se situe la fameuse « coupole acoustique ». Un dôme dont les caractéristiques acoustiques m’ont laissé bouche-bée. De son sein, ma voix littéralement résonne et me rentre au plus profond. J’en ai encore des frissons. On y donne des concerts, des séances de yoga. Je suis arrivé dans un lieu incroyable peuplé de gens incroyables…

La Tahona, un autre projet à quelques kilomètres (info ici mais non actualisées). Un nouveau groupe d’utopistes (dirons certains) a débarqué il y a seulement trois mois. Le projet est en train de re-naître des cendres du précédent. L’énergie du lieu est toujours là, je la sens dès mon arrivée. Elle n’y est que plus joyeuse et puissante si elle est alimentée de celle de ces nouveaux hôtes. Venus des quatre coins du Monde, quinze personnalités se retrouvent et donnent de soi pour faire renaître cet espace d’alternatives et de création, de vie pleine et partagée. De même, nous participerons à notre manière à la naissance d’un nouveau-né dans la communauté. D’emblée, je suis bouleversé, chamboulé. Je sors d’un certain « confort » de mon voyage en solo (eh oui, j’ai une certaine routine moi aussi) pour être confronté à de fortes personnalités, déstabilisantes, et à mes propres démons, mes peurs, mes déceptions, mes incapacités. De chacune de ces personnes, je vais apprendre beaucoup, beaucoup plus que je n’aurais pu imaginer, en si peu de temps.

D’une courte escale, je resterai finalement deux semaines à La Tahona. M’abreuver d’eau fraîche, m’illuminer par la lune, me nourrir sainement, apaiser mon esprit, me laisser guider par les plantes, ouvrir mon cœur, salir mes mains, embrasser mes nouveaux frères et recevoir de l’amour vraiment désintéressé, se complimenter entre nous, s’auto-estimer, partager ses émotions, arrêter le temps qui court pour vivre le moment présent! Résumé en un seul mot : Carpe diem.

je suis désormais hippie en herbe et fier de l’être!

Je peux dire que j’ai vécu le moment présent, sans projeter ni regretter, mais à vivre, à me laisser aller par la mouvance collective et les astres. A me donner le temps! C’est fou non!? Après 4 années de vadrouille, j’ai l’impression d’avoir un peu couru par monts et vaux, après quelque chose… Mais quoi? Du poids de sa propre éducation et de celle de la société, on en vient à s’infliger soi-même des contraintes, tout le temps. Le temps en est la principale. Même en voyage de quatre ans.

Je reçois une bonne bouffée d’air, une bonne dose d’amour, une bonne piqûre de rappel que chacun est maître de son propre destin. Un exemple : l’art. « L’art?! Beurk! J’aime pas, je ne comprends rien, je suis nul. » Voilà ce que je pouvais répondre lorsqu’on me parlait d’art au sens large. Incapable, je me suis toujours senti à cet égard. Pourtant, je ressens depuis quelques temps un besoin de creuser dans cette direction plutôt que dans celle des sciences déjà bien explorée. Bon je ne suis pas Picasso mais j’ai fait quelques petites productions sympas. J’ai bien aimé et ça aide à reposer sa tête. Au lieu de critiquer ou de stigmatiser tel ou tel groupe de personnes ou alternatives à la norme imposée, on devrait d’abord se renseigner, connaître ces différences, les adopter ou pas pour soi, rien de plus. Grâce à la Tahona, je suis désormais hippie en herbe et fier de l’être!

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2 réflexions sur “INTROSPECTION DANS LES MONTAGNES DE ROCHA

  1. Marion dit :

    Hola David !!! Ca me touche beaucoup de voir que ton passage dans ce lieu en Uruguay a été transformateur !!! En fait l’ami qui m’a parlé de ce lieu et qui connait les gens là-bas est coach, il donne des séminaires de communication « transformative » qui ont vraiment changé ma vie et grâce auxquels j’ai entamé un beau voyage intérieur… alors c’est un clin d’oeil amusant… Je te rassure, ici en France il y a aussi des lieux et des personnes comme là-bas 🙂 Au plaisir de te recroiser à ton retour ! Biz

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